En mars 2011, Olivier Blanc et ses neuf compagnons (Isabelle Regley, Olivier Champarnaud, Daniel Etchen, Patrick Gélinaud, Rafael Iglesia, Armand Larregoity, Sébastien Pineau, Christophe Taulet et Sylvain Vogel) décidaient de créer InfleXsys à la suite de la fermeture de l’entreprise qui les employait.
Olivier prenait alors le poste de Président de l’entreprise. À l’automne 2015, Rafael devenait Directeur Général.
L’objectif de notre « Club des 10 » était de rebondir bien sûr, d’infléchir le cours des événements (d’où le nom de la société)… Mais aussi de construire une entreprise pérenne, représentative de leurs valeurs, s’appuyant sur leurs compétences acquises tout au long de leurs carrières… puis de transmettre à la génération suivante.
Objectif atteint, puisque 12 ans après, l’entreprise compte plus de 50 collaborateurs et se porte bien. Et les premiers de nos fondateurs embarquent pour une autre aventure : celle d’une retraite bien méritée !
Après Christophe Taulet puis Isabelle Regley, qui ont pris la leur en 2022, c’est au tour d’Olivier Blanc, qui a remis les clés de l’entreprise fin janvier à Rafael Iglesia, nouveau Président d’InfleXsys.
Comme nous l’avons fait précédemment pour Isa, voici le portrait de celui que nous appelons affectueusement : « Blanco ».
Quel est ton plus bel accomplissement professionnel ?
InfleXsys. Sans la moindre hésitation.
Et quel est le pire souvenir de ta carrière ? Ou le moment le plus embarrassant ?
Le pire souvenir de ma carrière, il est survenu au mois d’avril 2012 : ce mois-là, nous avons fait zéro euro de Chiffre d’Affaires !
Un an après avoir lancé InfleXsys, rien n’est rentré. Pas un euro.
Je me rappelle comme si c’était hier de ce grand moment de stress : car face au zéro euro de CA, il y avait les coûts, c’est-à-dire les loyers des locaux, ceux des machines, et, bien sûr, les salaires… à payer !
Et là, on se dit : « Dans quoi ai-je embarqué ceux qui m’ont fait confiance ? ».
Quel est ton plus chouette souvenir chez InfleXsys ?
En fait, ce n’est pas un souvenir particulier, mais plutôt une sensation très agréable : celle de ressentir que l’entreprise ressemble à une grande ruche bourdonnante, que chacun sait ce qu’il a à faire et qu’il le fait ; et que tout s’enchaîne parfaitement.
Il y a eu des passages plus difficiles, bien sûr, mais les moments où j’ai ressenti cela, ont été très, très gratifiants.
En quelques mots, comment décrirais-tu ton parcours chez InfleXsys ?
Ah…
Je le résumerai en 5 mots : Douleur, Enthousiasme, Fierté, Satisfaction et Confiance :
Au démarrage, il y a eu une phase d’apprentissage douloureuse : pour autant, si le démarrage a été difficile, il a été aussi particulièrement enthousiasmant.
Et puis, la fierté ! La fierté de voir que de nouveaux arrivants adhèrent au projet, que tout se met en place, que la société grandit.
Ensuite, il y a eu le rachat par Groupe Pasteur Mutualité (GPM). Et la satisfaction d’être en phase avec eux, de savoir que l’aventure continuait telle qu’on l’avait imaginée.
Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, je sais qu’InfleXsys est bien née et a bien grandi. Le bébé a pris confiance en sa bonne marche et je peux lâcher sa main.
Qu’est-ce que tu as préféré dans ton travail (en termes de missions), avant InfleXsys et chez InfleXsys ?
J’ai bien aimé compter les congés et les tickets restau. 😊 😊
Non, plus sérieusement, les moments de ma carrière où je me suis le plus éclaté, c’est… quand je développais. Eh oui, c’est ce que j’adorais faire !
Les circonstances m’ont amené à administrer InfleXsys, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire, bien sûr.
Mais pour être honnête, au début, je pensais que je pourrais concilier les deux : administrer et continuer à développer.
La réalité m’a très vite rattrapé, et il a fallu faire le deuil de la technique…
Je me souviens, lorsque je développais, j’avais l’impression de tout maîtriser, sans souci de trésorerie : j’étais salarié et je faisais ce que j’aimais.
C’était la période insouciante de ma carrière.
Quelle est la personnalité qui t’a le plus inspiré tout au long de ta carrière (un mentor, par ex, si tu en as un) ?
Sans hésiter : François Mémeteau.
Il a été mon Chef chez Bull pendant 20 ans, puis il est devenu mon Patron pendant 10 ans chez Altexia, et enfin, mon grand inspirateur pendant 12 ans chez InfleXsys.
Au début de ma carrière chez Bull, il m’a fait confiance, m’a lancé dans le grand bain, m’a persuadé que j’en étais capable.
Il m’a aussi initié à sa rigueur sur la gestion et le suivi des comptes, la facturation : « On ne dépense que ce que l’on a gagné… ».
Et enfin, il m’a encouragé et conseillé lors du lancement d’InfleXsys.
Il a toujours été heureux et fier de ce que nous avons construit.
Et il m’a fait l’honneur et le plaisir de venir à la soirée que j’ai organisée pour mon départ à la retraite.
Pour tout cela, je lui suis reconnaissant.
Ta citation préférée ?
J’hésite entre :
- « C’est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases. » (Les Tontons flingueurs 😉), car j’ai sauvé la France durant un an, à Brest, avec un pompon sur la tête.
- Et « La retraite, il faut surtout la prendre vivant, et c’est pas dans les moyens de tout le monde. » (Les Barbouzes 😉).
Mais du Audiard, je peux en citer des wagons…
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui débute dans ton métier aujourd’hui et qui aurait envie d’entreprendre comme toi avec InfleXsys ?
Mon conseil ?
…
« Réfléchis bien. Mais pas trop.
Entoure-toi bien.
Lance-toi ! Tiens bon la barre et vogue la galère ! »
Si un magicien te donnait la possibilité de recommencer ta carrière, referais-tu tout pareil ?
Honnêtement, je crois que je ne changerais pas grand-chose.
Enfin, plus exactement… Il y a eu des moments de doute, mais avec le recul, et en voyant qu’on a su surmonter tous les obstacles, non, je ne changerais rien.
Évidemment, on peut toujours mieux faire.
Mais ce que je retiens, ce sont de belles rencontres tout au long de ma carrière : avec les fondateurs d’InfleXsys bien sûr, puis avec d’autres collaborateurs arrivés plus tard, et bien sûr aussi avec GPM.
Appréhendais-tu ton départ en retraite ? Et qu’en est-il maintenant ?
Oui, j’appréhendais, bien sûr.
Deux peurs m’ont particulièrement tracassé à l’approche de la date du départ : celle du vide et celle du combat de trop.
Le vide, c’est tout ce temps libre : qu’est-ce que j’allais en faire ?
Et le combat de trop : comment savoir si c’est le bon moment pour partir ?
Je me posais beaucoup de questions : Est-ce que tout va bien se passer si je m’en vais ? Est-ce que la société risque de pâtir de mon départ ? Ou au contraire, si je reste, ne va-t-elle pas trop ronronner, et ne vaut-il mieux pas s’en aller pour laisser la place à ceux qui ont de nouvelles idées et qui vont mettre en place de nouvelles dynamiques ?
Difficile d’accepter d’être remplacé (mais enfin, je suis irremplaçable…), mais difficile aussi de se dire qu’on risque de mettre en péril l’édifice à cause d’un orgueil mal placé…
Plus la date approchait, plus ça gargouillait dans le ventre.
Quand on a commencé à en parler, ça paraissait loin : c’était quand je serai grand, dans plein de dodos…
Et patatras, c’est (très) vite arrivé.
Et maintenant…
Tout est plus facile.
Je suis soulagé car je n’ai pas vu passer ces trois premiers mois.
Je n’ai pas de sentiment d’inutilité et je ne crains plus le vide. Je me sens bien. Je suis très occupé par mes activités bénévoles.
Je reste bien sûr attentif à ce qui se passe chez InfleXsys. Je viens souvent. Je me tiens au courant.
A la demande de GPM, je continue à mettre de l’huile dans les rouages en gardant un lien avec certains grands clients qui me connaissent bien.
Et puis, la richesse, la force vive d’InfleXsys, ce sont les femmes et les hommes qui la constituent…
Ce sont des personnes que j’apprécie et j’aime continuer à nourrir ce lien.
Que contient ta liste de vœux pour les 5 prochaines années ? Ou quels sont tes projets ?
A vrai dire, je n’ai pas de plan précis, ni de projet révolutionnaire !
J’apprécie simplement de me poser pour faire les choses. Notamment, dans mes activités de bénévolat. C’est agréable de changer son rapport au temps.
Avec Sylviane, mon épouse, entre nos activités respectives, nos six petits-enfants, dont nous profitons un maximum maintenant, et le vaste monde à découvrir, pas d’occasion de mollir…
…
Ah si, j’oubliais !
J’ai un projet très important qui prendra forme le 6 mai, grâce à tous mes collègues et collaborateurs d’InfleXsys : Pour mon départ à la retraite, ils m’ont offert une journée complète à bord d’un Trimaran de 60 pieds !
Je vais voguer à 35 nœuds et je dois avouer… que c’est comme de prendre ma retraite : j’en ai très envie, mais aussi… j’ai sacrément peur !!
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